L’(extra)ordinaire journée d’une femme

Aujourd’hui, c’est ma journée.

Pourtant, quand je me suis levée ce matin, c’était bizarre… rien n’avait changé.

Mon amoureux semblait toujours m’aimer, malgré mes cheveux ébouriffés.

J’ai dormi jusqu’à 10 heures et, comme chaque samedi, mon amoureux était allé au marché. Il avait déjà rangé les jouets avec les enfants. Plié le linge. Mais rien d’exceptionnel à cela. Rien de plus que d’habitude.

J’ai cherché à comprendre ce qu’il adviendrait de moi pendant cette journée.
Ça allait sûrement arriver dans l’après-midi. Ma matinée avait été si ordinaire.

Je me suis posé des questions. J’ai regardé mon compte bancaire : il n’avait pas doublé. Mon salaire non plus. Mais je me sens déjà justement rémunérée.

J’ai pris le temps de finaliser mon deuxième livre, que j’ai écrit pour le plaisir. J’ai pris le temps d’échanger avec mon illustrateur. J’ai pris le temps de soumettre mon manuscrit à ma correctrice. J’ai pris du temps pour moi, alors que j’ai deux enfants.

J’ai aussi pris du temps avec mes enfants. Je suis sortie avec ma fille et je l’ai conduite à un anniversaire où elle était invitée.

Quand je me suis couchée, j’ai choisi un livre sur ma table de chevet.

Car oui,
J’ai le droit d’écrire.
J’ai le droit de publier.
J’ai le droit de sortir.
J’ai le droit de conduire.
J’ai le droit de dormir.
J’ai le droit de lire.
J’ai le droit d’aimer.

En cette fin de journée, j’ai compris quelque chose.
Ce qui est exceptionnel, ce n’est pas ce que j’ai fait.

C’est que j’en ai le droit.

Car oui, je fais partie de ce petit pourcentage de femmes qui ont leurs droits respectés.

À la maison.
Au travail.
Dans la rue.
Dans leur pays.

"J’ai écrit ce texte le 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, parce que cette date est bien plus qu’une simple célébration. Elle rappelle que ce que je vis au quotidien — la liberté d’écrire, de travailler, d’aimer, de choisir — n’est pas une évidence partout dans le monde.

Même si en France, tout n’est pas encore complètement gagné, ni dans tous les foyers, ni dans toutes les entreprises, le plus grand du chemin a été fait. Depuis Olympe de Gouges, qui, en 1791, osait écrire la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, jusqu’aux combats modernes, les avancées sont réelles. Mais ailleurs, des millions de femmes restent privées de ces droits fondamentaux.

Ce texte, c’est le contraste entre ma réalité et celle de tant d’autres. Une façon de mesurer ma chance, tout en gardant en tête le chemin qu’il reste à parcourir ailleurs."

Cateline Sola, le 08 mars 2025

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Il y a des jours où une simple réunion interminable me donne envie d’inventer des maladies absurdes. D’autres fois, un match de rugby aperçu à travers la vitrine d’un pub m’inspire des images de batailles urbaines. Parfois encore, une boîte vide de gâteaux basques me pousse à imaginer des larcins nocturnes mystérieux.

C’est comme ça que ces textes sont nés. D’un rien. D’un tout petit éclat du quotidien.

Chaque moment, aussi banal soit-il, cache en lui une histoire. Il suffit parfois d’un regard différent, d’une pensée furtive ou d’une émotion trop forte pour qu’un univers prenne forme. J’ai voulu capter ces instants, les figer sur le papier, tout en floutant la frontière entre la réalité et la fiction.

Ce recueil est un journal déguisé.
Chaque texte est né d’une situation réelle, d’un moment vécu ou observé, que j’ai étiré, déformé ou parfois sublimé. Mais derrière chaque histoire, il y a une graine bien réelle — que je dévoile juste après chaque texte.

C’est un jeu de miroirs. Entre ce que je vis et ce que j’imagine. Entre l’instant et l’histoire qu’il pourrait devenir.

Et puis, il y a vous. Peut-être reconnaîtrez-vous des fragments de vos propres journées dans ces chroniques. Des petits riens qui, au fond, ne le sont pas tant que ça.

Bienvenue dans ces Chroniques de presque rien — ces Chroniques du quotidien — où l’ordinaire devient un prétexte à l’imaginaire.
 

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