Des histoires de vie, des instants suspendus, des émotions à fleur de mots.
— Hé, Zoé, tu le sais ? Même si tu es très triste, tu ne peux pas. Tu ne dois pas. C’est trop dangereux.
— Je sais, Zit. Mais c’est tellement dur. Papa me manque. Chaque fois que je pense à lui, c’est un coup de poignard. Je n’y arriverai jamais. Ce sera ma fin, à moi aussi. Tant pis. C’est la vie. Ou la mort, plutôt.
— Tu ne peux pas dire ça. Je t’aime trop pour te laisser faire. Alors, écoute-moi bien : je vais te faire rire chaque jour. J’apprendrai les meilleures blagues. Il n’y aura ni tabou, ni interdit. On rira de tout. Je deviendrai un clown pour toi.
— Arrête, tu vas me faire pleurer… de trop d’amour. La nature est vraiment mal faite. Pourquoi les larmes brûlent-elles quand elles quittent notre corps ?
— Autrefois, les larmes permettaient d’évacuer un trop-plein d’émotions : joie, peur, tristesse. C’était un mécanisme naturel, une façon pour le corps de se libérer du stress et des toxines.
Puis le Grand Mage de la République Mondiale a décidé, il y a 500 ans, que le stress n’existerait plus. Il voulait instaurer la sérénité absolue. Alors, il a modifié génétiquement les générations futures pour qu’elles ne puissent plus pleurer.
Mais les canaux lacrymaux ont cessé de fonctionner normalement. Pour empêcher définitivement les larmes, le corps a développé un réflexe d’évaporation instantanée. Une montée de chaleur brutale, brûlant la peau, aveuglant ceux qui osent pleurer.
À force de manipulations génétiques, nous sommes condamnés. Les chercheurs cherchent encore, mais ne trouvent rien.
Alors, on doit rire. Chaque jour. Rire de tout, même quand on voudrait pleurer.
Cateline Sola, le 18 février 2025
Il y a des jours où une simple réunion interminable me donne envie d’inventer des maladies absurdes. D’autres fois, un match de rugby aperçu à travers la vitrine d’un pub m’inspire des images de batailles urbaines. Parfois encore, une boîte vide de gâteaux basques me pousse à imaginer des larcins nocturnes mystérieux.
C’est comme ça que ces textes sont nés. D’un rien. D’un tout petit éclat du quotidien.
Chaque moment, aussi banal soit-il, cache en lui une histoire. Il suffit parfois d’un regard différent, d’une pensée furtive ou d’une émotion trop forte pour qu’un univers prenne forme. J’ai voulu capter ces instants, les figer sur le papier, tout en floutant la frontière entre la réalité et la fiction.
Ce recueil est un journal déguisé.
Chaque texte est né d’une situation réelle, d’un moment vécu ou observé, que j’ai étiré, déformé ou parfois sublimé. Mais derrière chaque histoire, il y a une graine bien réelle — que je dévoile juste après chaque texte.
C’est un jeu de miroirs. Entre ce que je vis et ce que j’imagine. Entre l’instant et l’histoire qu’il pourrait devenir.
Et puis, il y a vous. Peut-être reconnaîtrez-vous des fragments de vos propres journées dans ces chroniques. Des petits riens qui, au fond, ne le sont pas tant que ça.
Bienvenue dans ces Chroniques de presque rien — ces Chroniques du quotidien — où l’ordinaire devient un prétexte à l’imaginaire.
Dans un monde où pleurer est interdit, chaque larme qui coule devient un danger. Peut-on vivre sans tristesse ?
Deux gâteaux, soigneusement achetés, disparus dans la nuit. Un mystère culinaire à résoudre.
Deux matchs, deux mondes : l’un sous les projecteurs, l’autre dans l’ombre… mais tous jouent pour ne pas perdre.
Un rendez-vous chez le médecin qui ne se déroule pas tout à fait comme prévu…
Le quai observe, les humains s'agitent… et le même spectacle recommence, jour après jour.
Une journée ordinaire… et c’est bien ça l’exceptionnel.
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